Une autre peinture à la collection! Un autre dessin. Souffrons nous trop pour demain? Est-ce pour cela qu’on s’accroche au présent avec le plus d’intensité possible?
Pour ma part, il y a 20 ans je travaillais par à coups, quand une «grande vérité» semblait s’annoncer. Souvent une grande déception s’en suivait. Là je suis dans une pulsation journalière depuis l’année 2000. Peu à peu, je crois que l’écriture et la construction d’un monde fait d’images est pour beaucoup. Je ne sais ce qui m’amena là, peut-être les photomontages, la narration, donc la photographie. C’est sur ce fut l’école des Beaux Arts où je travaille, à Montpellier, c’est évident. Forcement me diriez vous.
Au tour de cela un mode de vie s’installa. Matinal, régulier, suivant des chemins longs, des démarches et de séries plus amples. Coureur de fond, coureur de rien de tout, je marche au plus. Je ne crois pas prétendre ni même «chercher chaque fois la gloire ni laisser dans la mémoire...» Seulement mon désir imagine des images et finit par en faire d’autres pour laisser trace de son existence, rien que ça... Il reste, devenu œuvre, évident et fragile face les intempéries de la conservation, l’exposition, la diffusion.
Souvent pour ne pas perdre le fil de mes propos, pour temporiser une démarche un grand thème s’impose. D’un souvenir, d’une évidence constituante se bâtit ce que communément on appelle une série. Parfois d’une série à l’autre des transitions se forment, des recherches naissent, un peu à l’aveugle parfois ou bien tout au contraire trop programmées dans un discours préalable elles avec ses intentions s’épuisent. Tout finit par s’arranger, n’est-ce pas? Chaque pièce finit par être le fruit de son processus, le fruit de son propre jeu, devenant forcement une réalité de plus.
Souvent c’est quand on entrevoit un nouveau lieu d’exposition, une nouvelle route, est en ce moment qu’une nouvelle flamme prend presque spontanément. Profitant de ces opportunités on essaie et on recherche des pistes. On se propose une obligation d’excellence. Ragaillardis par une nouvelle opportunité, dans la perspective quelle peut avoir lieu. En attendant d’exposer on travaille avec une cohérence plus distincte, avec une urgence et une date précise, accomplissant ce que le temps morne des habitudes n’aurait pas eut la force de réveiller.
Ainsi je vis depuis quelques temps.
José Sales Albella. 16 / 06 / 2012